Dans une tribune parue dans le journal Le Monde , l'ancien ministre de l'environnement Brice Lalonde encourage les écologistes à s'affranchir des "dogmes" du militantisme vert.
"Beaucoup sautent comme des cabris en réclamant des énergies
renouvelables comme si elles étaient la panacée. En réalité, il faut
développer celles qui produisent de la chaleur : solaire thermique, géothermie, pompes à chaleur, récupération de la « chaleur fatale »
[dissipée lors des processus de production].
Celles-ci se substituent directement aux hydrocarbures. Le besoin est
moins urgent aujourd’hui des renouvelables électriques, particulièrement
des éoliennes terrestres qui contribuent à l’artificialisation des
sols, puisque l’électricité est déjà décarbonée en France. Pourtant, ce
sont presque toujours les électriques qui sont citées quand on parle des
renouvelables.
L’exemple de l’Allemagne doit nous
alerter.
Elle a vaillamment développé les renouvelables électriques, mais quand
il n’y a ni vent ni soleil, elle produit son électricité avec les pires
polluants, charbon et lignite. Résultat : elle émet près de deux fois
plus de CO
2 par habitant que la France. Dans l’état actuel de la transition, en l’absence de stockage d’électricité, il faut
conserver
les moyens de production classiques quand les renouvelables ne
fournissent pas d’énergie. En France, ce sont les centrales nucléaires
qui deviennent ainsi, avec l’énergie hydraulique, les supplétifs des
renouvelables. Ceux qui font
passer le développement des renouvelables avant la préservation du climat s’imaginent-ils qu’ils vont
pouvoir truffer la France d’éoliennes géantes et les
suppléer par des turbines à gaz ? Mais le gaz, il faut l’importer, et sa combustion émet du CO
2. Si elle porte cette vision, l’apologie des renouvelables devient contre-productive."
Lire la tribune complète de Brice Lalonde dans le Monde du 10/08/2018
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