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Lors du dernier "atelier", JPee n'a
présenté aucun des 50 photomontages que son bureau d’études a réalisés ! Ici, un photomontage très "panoramique" publié depuis, sur le site internet du promoteur |
Le quatrième
« atelier » du promoteur JPee s’est tenu lundi 9 décembre dans la
salle des fêtes de Montaillé. Il devait présenter la version définitive du
projet éolien de 16 éoliennes en forêt de la Pierre.
Environ 35 personnes des 4 communes de Coudrecieux, Montaillé, Dollon et Semur en Vallon avaient été invitées, on ne sait pas toujours pas sur quels critères. Le promoteur était venu en force avec quatre représentants de JPee dont le nouveau responsable du projet et quatre collaborateurs de l’agence Tact qui gère la communication de JPee.
L’agence Tact a voulu imposer d’entrée aux participants la rédaction d’une « charte d’engagements » avant toute possibilité de poser des questions sur le projet finalisé, provoquant ainsi un beau tollé : « Comment rédiger des doléances si on n’a pas connaissance du projet définitif ? » a-t-on entendu dans la salle.
Sur ces entrefaites est apparu le président du Conseil Départemental, Mr Le Mèner, qui a vivement mis en cause le promoteur pour avoir qualifié la carte du schéma départemental éolien de « carte politique » dans un article du Maine Libre. Il a rappelé les objectifs de cette carte qui a été votée par une très grande majorité des élus départementaux : « définir les zones favorables et les zones défavorables à l’éolien en tenant compte de la biodiversité, des paysages, du patrimoine naturel et bâti ». Il a prévenu que le Département n'hésitera pas à faire des recours « contre toute implantation d’éoliennes qui ne figure pas dans les zones autorisées par la carte départementale », comme c’est le cas en forêt de La Pierre. Ce positionnement officiel constitue un soutien énorme à l’action de Vent des Bois et à tous ceux qui sont opposés à ce projet éolien.
Dans la courte
présentation de la version finalisée de son projet, les représentants du
promoteur ont annoncé un « rendement » complètement irréaliste :
28% de facteur de charge attendu dans la forêt de La Pierre alors qu’il est en
moyenne seulement de 20% en Pays de La Loire et qu’en Beauce, ils annoncent un
chiffre de 26% dans un de leurs projets actuellement en enquête publique.
Une partie des invités,
parmi lesquelles une bonne douzaine d’élus municipaux plutôt favorables au
projet, s’est laissé convaincre de rédiger des doléances sur des thématiques
imposées. Le reste de l’assistance a refusé ce type de « pseudo
concertation » en arguant que les quelques personnes de l’« atelier »
n’ont aucune légitimité pour représenter l’ensemble des riverains qui subiront
les nuisances du parc éolien s’il est implanté .
On a ensuite assisté à
une sorte de représentation théâtrale (!) au cours de laquelle le communicant
de Tact a lu d’un ton solennel chaque doléance écrite en demandant au chef de
projet de JPee d’y donner pour chacune trois réponses possibles : « 1) oui
je la mets dans la charte 2) non je ne la mets pas 3) je ne sais pas, il faut
demander à mon chef ». Le ton surjoué et infantilisant de cette séquence
de communication, avait sans doute pour objectif de conditionner les esprits à
l’acceptation du projet éolien par un jeu de mises en situation… nous
prendrait-on pour des idiots ?
Quelques questions
concrètes ont pu tout de même être posées en fin de séance :
- Le promoteur a maintenu que le mât de mesure avait été « saboté » et qu’il y avait eu dépôt de plainte mais a été incapable d’indiquer dans quelle gendarmerie et à quelle date la plainte a été déposée. Il a affirmé sans grande conviction que le mât ne serait remis en place que si les banques l’exigent pour avoir l’assurance du rendement de l’opération…
- Le responsable du projet a précisé le déboisement envisagé : 5 ha de défrichement définitif et 7 ha de déboisement pour les travaux. Ces chiffres ne sont que de simples affirmations de JPee puisque que ce sont les services de l’état qui feront lors de l’instruction, des préconisations sur le défrichement pour assurer la sécurité du site.
La séance a été clôturée
alors que des questions essentielles restaient à aborder : les
participants qui n’avaient pas assisté au dernier conseil municipal de
Coudrecieux, n’auront pas été informés dans le détail des compensations
envisagées pour les impacts sur la biodiversité et le patrimoine. Ils n’auront
vu aucun des 50 photomontages que son bureau d’études a réalisés pour évaluer
l’impact visuel !
Pour l’association Vent
des Bois, le promoteur d’un projet qui par son fait, va causer beaucoup de
nuisances, est bien le plus mal placé pour faire remonter en préfecture les
doléances des riverains et encore moins pour juger de leur recevabilité. Une
charte d’engagements rédigée par quelques anonymes et sans signataires n’a
aucune valeur juridique. Sa rédaction n’a été qu’un « coup de com » à cent
lieues des préoccupations et des inquiétudes des habitants.
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