Réponse de Vent des Bois à Ouest France sur son article du 29 avril

 L'article a été signé par Charlotte Gide et Claire Robin.

Voici le courrier que nous avons adressé aux deux journalistes :

Madame Gide est venue sur le terrain toute l’après-midi du 14 avril, a rencontré des habitants et des membres de notre association, a pu observer le patrimoine naturel et bâti. D’où notre désappointement à la lecture de l’article qui est une tribune pour le promoteur et ne laisse que quelques lignes à notre association. Rien sur notre action environnementale ni plus généralement sur notre territoire et sur les personnes qui y habitent.

Nous tenons à faire les mises au point suivantes :

· Sur la forme, le temps utilisé dans l’article est le temps du futur et non le conditionnel : « Coudrecieux comptera huit éoliennes, Montaillé quatre », « le parc créera quatre emplois », etc…Nous avons dû répondre à l’appel de nombreux habitants qui ont cru à la lecture de l’article que le projet était accepté ! Il est pourtant loin d’être certain que JPee ait réussi à prendre en compte, comme il l’affirme, la demande des services de l’état qui ont repéré dans son dossier pas moins de 32 points rédhibitoires dont nous avons eu le détail.

· Le projet n’est pas dans la forêt de La Verrerie (!?), mais dans la forêt de La Pierre. C’est le promoteur qui a baptisé son projet, « parc de la Verrerie » alors que les éoliennes seraient toutes implantées dans la forêt.

·     -Installer quatre éoliennes à Montaillé ne respecte pas les règles de l'urbanisme du PLUi de la communauté de communes de Vallées de La Braye et de l’Anille en vigueur depuis le 4 mars 2021. Cette installation à Montaillé est donc impossible (c’est l’un des 32 points rédhibitoires). De plus, l’ensemble du parc envisagé est dans une zone classée non favorable à l’éolien par le schéma départemental éolien élaboré par le Département.

 - ·      Passer de 16 à 12 éoliennes ne diminuera pas l’impact paysager puisque les éoliennes sont toutes situées sur les hauteurs des collines qui entourent le village de Coudrecieux (voir la belle photo de l’article).

·    L’information du promoteur s’est résumée à la création d’« ateliers » composés de personnes choisies par ses soins. Il n’aura eu de contact direct qu’avec une cinquantaine d’habitants alors que plusieurs milliers seront fortement impactés. Il a refusé de participer à toute réunion publique ou simplement d’organiser des permanences pour répondre aux questions de chacun.·         Nous contestons le chiffre de 3,64 ha de déforestation annoncé puisque JPee ne respecte pas les préconisations du SDIS de la Sarthe sur les surfaces à défricher (encore un des 32 points rédhibitoires). Il nous apparaît incohérent que pour produire de l’énergie décarbonée, on coupe des arbres capteurs de CO2, que l’on artificialise les sols et que l’on mette ainsi en danger la biodiversité de tout un territoire.

·     L’implantation sur Montaillé étant impossible, la moitié des retombées financières annoncées s’avère caduque. Elles sont à relativiser avec le coût du démantèlement dans une vingtaines d’années, le promoteur prévoyant une provision de 66000 euros par éolienne alors que le coût réel avoisine 400000 euros.

·         Rien n’indique que les quatre emplois qui seraient créés seraient des emplois locaux sur le site d’implantation. Aucune étude d’impact économique n’est menée sur le tourisme vert, la perte d’attractivité de notre région et leurs conséquences sur l’emploi local, artisanat et commerce.

 

·         Enfin dans le paragraphe « Repères », nous signalons deux inexactitudes :

1)      Les conseils municipaux n’ont pas émis de délibérations favorables au projet   

mais seulement favorables à l’étude du projet

2)      L’association Vent des Bois n’est pas « opposée aux éoliennes » mais se bat contre l’éolien en forêt.

 

Tous ces points, nous les avions évoqués avec madame Gide le 14 avril.

Le journal Ouest-France avait donc la matière pour faire un article de fond sur le plus grand projet éolien de la Sarthe, voire des Pays de la Loire avec une confrontation équitable des points de vue pour une véritable information des lecteurs. Madame Florence Imbert avait produit d’ailleurs dans ce même journal en novembre 2018 un article très complet sur le projet avec interview du promoteur, de l’association Vent des Bois, du propriétaire terrien et des élus.

        Chère Madame Robin, pourquoi nous avoir demandés un rendez-vous le 9 avril dernier ? Un simple coup de fil eut été suffisant au regard de l'importance accordée à l'association Vent des Bois dans l'article.

Le "scoop" vendu par le promoteur, a fait oublier la réalité d'un tel projet sur un territoire que vous connaissez pourtant bien, pour y avoir consacré un bel article sur le bâti avec Jean Claude Pellemoine à Coudrecieux en décembre dernier.

Cet article pourrait laisser à penser que le journal Ouest-France est un outil de propagande pour le promoteur, ce que nous ne pouvons croire…nous espérons qu’il n’est qu’une simple erreur d’appréciation des enjeux.

        C’est pourquoi, nous vous saurions gré de bien vouloir réaliser un reportage plus équilibré, qui tienne compte de la richesse (nature, paysage, patrimoine) du Perche Sarthois et des personnes vivant sur ce territoire, qui ont choisi d’y vivre et de le préserver.